Le travail empiète sur la vie privée et le télétravail n’a rien arrangé à l’affaire.
En voulant répondre aux impératifs de l’une et de l’autre -plus encore quand on est parent- pour les concilier, nous repoussons toujours plus loin nos limites. Spécialisée en charge mentale et en parentalité, la coach Anne Peymirat nous a récemment partagé des techniques pour concilier ces deux vies lors d’un atelier à kwerk Bienfaisance.
L’objectif ? Les équilibrer en s’affranchissant des stéréotypes et des injonctions de réussite. Les réconcilier afin, aussi, de se retrouver.
Quel serait votre principal conseil pour concilier vie privée et vie professionnelle ?
Concilier les deux est effectivement compliqué. Dans tous les accompagnements que je fais, la priorité numéro une est toujours de repartir de soi, pour identifier quels sont ses besoins, pour voir ce qui peut être fait pour se sentir mieux. C’est à partir du moment où l’on se sent mieux qu’on peut être aussi bien dans son travail que dans sa vie personnelle. Souvent par manque de temps, quand on a des enfants ou quand on a une vie professionnelle très remplie, on donne dans toutes ces sphères mais on s’oublie soi-même. Le risque c’est l’essoufflement jusqu’au potentiel burnout.
Pouvez-vous nous parler de votre approche anglo-saxonne de la parentalité et du concept d’attention positive qui en est l’une des expressions ?
Parmi les parents que j’accompagne, je vois souvent des tensions car les enfants ne sont pas à l’écoute et que le temps passé avec eux n’est pas un temps très agréable et satisfaisant. Pour pouvoir changer les choses, je propose aux parents de revenir à l’essentiel pour créer un espace possible pour ces bons moments. Je conseille deux propositions en particulier : la première est de passer si possible chaque jour un peu de temps avec chaque enfant séparément sans les frères et sœurs. Cela permet de faciliter les échanges. Un enfant seul avec un parent peut échanger plus facilement et les enfants adorent ces moments.
L’autre conseil que je donne s’appuie sur une technique qui s’appelle le compliment descriptif. Il part du constat que l’on critique souvent les enfants, on leur dit souvent des choses négatives comme « dépêche-toi », « mais qu’est-ce que tu as encore fait ? », « tu es trop lent ». Cette attention négative fait que les enfants finissent par s’y habituer et parfois même rechercher cette attention plutôt que d’essayer de changer. Je propose le compliment descriptif qui va permettre de donner de l’attention positive aux enfants en observant, en changeant son propre regard de parents sur les enfants pour pouvoir souligner ce qu’on voit qu’ils font bien et pouvoir le leur dire de façon assez précise. Cela peut être un détail sur un dessin ou encore un comportement agréable.
Cette attitude peut tout changer et permettre de complètement changer de regard. Ça n’est possible, pour faire échos à la première question, que si on est bien soi-même, d’où l’importance de se demander à chaque fois « Est-ce que je suis heureux dans ce que je fais, est-ce que je suis bien dans mes différentes sphères de vie ? » et dans la négative « Qu’est-ce que je peux faire pour que ça change ? ». Vouloir que ses enfants soient bien, vouloir être bien avec les autres en général, c’est déjà être bien avec soi-même. Ce n’est pas un exercice facile, mais je sais que les techniques d’approche que je propose aident à changer ce regard parce qu’on constate souvent des résultats immédiats. Lorsqu’on pratique l’approche Calmer Parenting, cette fameuse approche anglo-saxonne, on arrive à voir des changements rapidement ce qui motive pour continuer et instaurer durablement de nouvelles habitudes. Il faut persévérer, aller au bout de la démarche et s’appuyer sur des techniques qui ont fait leurs preuves pour y arriver et c’est le cas avec l’approche Calmer Parenting.
Comment faire pour trouver de la place dans un agenda chargé et introduire de nouvelles priorités ?
Il faut encore une fois repartir de soi et être convaincu que certaines choses sont vraiment importantes pour aller à l’essentiel. L’essentiel est atteignable si on arrive à se fixer des objectifs, à prioriser, à avoir un plan d’action pour y arriver. C’est une démarche personnelle qui passe par le fait de prioriser le plan d’action, de bloquer du temps dans son agenda, faire en sorte de communiquer sur ses horaires, ses contraintes pour que ce soit clair pour soi-même et pour les autres. On arrive toujours à faire de la place si on est convaincu que c’est important. Que ce soit passer plus de temps avec ses enfants, se concentrer sur un projet pour donner un coup d’accélérateur à sa carrière, on fera en sorte que ça se réalise. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut toujours envisager les changements dans la durée, mais je pense que le retour à l’essentiel et à ses priorités est vraiment la démarche fondamentale.
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